mercredi 6 octobre 2010

Interview de Marc-Henri Boulier

Après Vincent Templement, voici l'interview d'un autre réalisateur qui présentait son court, Tous les hommes s'appellent Robert à Tours Métrage...





Peux-tu te présenter ?
Bonjour, je m’appelle Marc-Henri Boulier, j’ai 37 ans et je suis originaire du Pas-de-Calais. A la base je voulais être maquilleur d’effets spéciaux, je commençais donc des études en arts plastiques au lycée afin d’acquérir les bases en dessin ou en sculpture (j’étais plutôt bon en dessin, ayant passé mon enfance à dessiner mon propres BD) mais à l’époque, les formations en France étaient rares et le travail, tout autant. Je me suis donc orienté à ce moment vers la réalisation, ce qui m’intéressait avant tout étant de raconter et de mettre en images des histoires.
J’ai trouvé une fac d’arts plastiques proposant une option en audiovisuel d’où je suis sorti au bout de quatre ans. Tout de suite j’ai commencé à chercher de l’argent pour faire un premier court métrage, qui n’a pas franchement été une réussite ; cela m’a au moins permis de rencontrer des gens du métier et de rapidement commencer à faire un peu de pub télé en région et aussi pas mal de films institutionnels. En parallèle j’ai continué à essayer de monter mes projets, tout en partageant mon expérience et mes compétences, en travaillant comme intervenant vidéaste et formateur cinéma en milieu scolaire.

Tous les hommes s'appellent Robert est ton 4e court ? Qu'as-tu réalisé auparavant ?
Comme je disais, mon premier film (en fait une co-réalisation) n’a pas franchement été un succès, c’était plutôt un premier essai encore très amateur. J’ai ensuite réalisé en 2002 un pilote de programme court, Fais-moi mal, qui finit par devenir une web-série en 2007.







Mes premiers essais étaient plutôt orientés vers l’humour et la comédie. J’ai toujours été passionné par le cinéma fantastique et d’horreur mais je crois qu’en tant que français, et évoluant dans un milieu « sérieux », j’avais un peu honte d’avouer ou de m’avouer à moi même que c’est vraiment ce que je voulais faire. Mon troisième film, L’Autre, était une première tentative encore assez timide d’aborder le cinéma de genre. Mais je me jurais à ce moment que mon prochain film serait cette fois un vrai film de genre et Robert est arrivé !

D'où t'es venue l'idée de Tous les hommes s'appellent Robert?
En fait je dirais que c’est plutôt une conjonction de plusieurs choses : En premier lieu il y a une discussion récurrente que nous avions avec mon vieil ami Marc (Sprimont qui travaille aussi sur Tous les hommes s'appellent Robert depuis pas mal d’années sur « les films d’actions grand public » qui mettent en scène des combats titanesques mais restent finalement assez sages en terme de violence et sur un film en particulier dont je ne peux parler ici au risque de « spoiler ».
Le déclencheur est venu plus tard. Je revenais d’un week-end sur la côte avec ma compagne de l’époque. Elle était au volant et j’ai tendance a rapidement rêvasser lorsque je ne suis que passager ; je regardais le paysage sur les côtés lorsque j’aperçu un petit groupe de chasseurs stationné près d’un de ces grands pilonnes électrique en rase campagne. De là tout s’est très rapidement mis en place dans mon esprit et l’idée était née.

Combien de temps s'est passé entre le moment où tu as eu cette idée et le tournage à proprement parlé ?
Oula ! très longtemps, quatre ans ; l’histoire est assez longue car il s’est passé pas mal de choses :
Dès que j’ai terminé le scénario, en octobre 2005, j’en ai parlé à un maquilleur que je connaissais pour lui demander conseil. A l’époque je ne savais pas comment réaliser les séquences d’effets spéciaux assez complexes du film (maquillages ? 3D ?) l’idée lui plu, mais comme il était très pris et constamment en tournage à l’époque, il me proposait toujours de le rappeler à un moment où il serait plus dispo. Puis un jour, j’apprends par un de ses collègues qu’il va tourner son premier long métrage en tant que réalisateur. Autant dire que mon « petit court métrage » ne faisait plus partie des priorités.
Un an s’était déjà écoulé et je commençais à chercher quelqu’un d’autre : et la quête fut ardue. Je regardais pas mal de sites ou de bande démo sur le net, en espérant trouver quelqu’un susceptible de pouvoir réaliser les maquillages que j’avais en tête. Une fois j’ai contacté un maquilleur par ce biais ; il adora le scénario et me répondit qu’il était intéressé pour « savoir s’il était capable de le faire ». Bref, pas très engageant tout cela. Cette recherche prit une année de plus.
Et puis j’ai trouvé Jérémy B. Caravita toujours par ce biais qui est littéralement tombé amoureux du projet et qui plus est, avait des solutions pour réaliser ces maquillages. Il était tellement enthousiaste qui voulait commencer la prépa très rapidement ! A cette époque, je n’avais ni finances ni prod, c’était donc un peu difficile. Je passais le voir à son studio pour discuter un peu du projet et je promis de revenir bientôt vers lui dès que j’aurais un storyboard et que j’aurai trouvé une prod pour porter le film. J’ai trouvé un storyboarder, qui avait auparavant fait ce travail sur le court métrage de Kévin Lecomte, Absence, que je vis dans la foulée.
J’envoyais ensuite le scénario à la productrice du film, Anaïs Bertrand ; elle eut un vrai coup de cœur pour mon travail et voulu donc le produire. Mais l’histoire ne s’arrête pas là : Nous devions être en février ou mars 2008 et à cette période, Anaïs travaille comme chargée de production chez Duboi et s’occupe de la post prod numérique de pas mal de longs métrages de la société (les deux Mesrine, Banlieue 13 ultimatum…) et n’est donc que très peu disponible, même si elle se rend déjà dans les marchés du film de festivals comme Clermont Ferrand pour commencer à démarcher un peu pour le film.
A cela s’ajoute la départ pendant près de 6 mois de Jérémy pour l’Argentine sur le tournage de Lucky Luke d’où il ne revient que fin décembre 2008. Finalement, tout le monde se retrouve disponibles en janvier 2009 et un travail de presque encore une année allait débuter pour nous mener au tournage.

Vous avez eu des subventions du CRRAV. Les subventions pour les courts de genre sont rares. Quel est ton secret ?
Je ne sais pas si on peut parler de secret. En fait, et c’est peut être spécifique à ma région, mais le CRRAV (Centre Régional de Ressources Audiovisuelles qui est le fond de production cinema de la région Nord Pas-de-Calais), dispose de deux fonds de productions : un pour les projets ciné-télé, et un autre pour les projets associatifs. Le fond associatif est pratique pour monter des premiers films : Cela permet aux réalisateurs de se faire la main sur des projets moins ambitieux et aussi de pouvoir se faire déjà repérer par le CRRAV par la suite.
C'est d'ailleurs comme cela que mes trois premiers projets ont été financés. Si on propose un dossier bien ficelé, avec un budget qui n’est pas irréaliste ou monté n’importe comment et que l’on remplit toutes les conditions (tournage en région, pourcentage d’équipe locale, auteur réalisateur natif de la région), on a pas de raisons d’être ajourné en commission. Après comme toujours dans ces cas là, ça reste à l’appréciation du jury.
Mais c’est vrai qu’au début j’étais plutôt réticent à déposer un dossier, justement parce que je pensais que la violence et l’étiquette “film de genre” ne passeraient pas. C’est Anaîs qui dès le début voulut le tenter; j’étais plutôt pessimiste mais c’est passé. Finalement peut être que le secret, c’est justement d’avoir essayé, tout simplement.

Comment s'est passé la préparation (repérage, répétition...) ?
En fait, tout est allé très vite : le 6 janvier 2009, nous avons donc eu une réunion avec l’équipe d’effets spéciaux pour faire une liste complète des besoins en SFX et aussi, faire une estimation du coût. Nous savions aussi à ce moment là que nous allions déposer un dossier de production au CRRAV dont la prochaine commission était fixée en juin (date de dépot des dossiers avril); de janvier à avril, nous avons donc commencer à monter une équipe, effectuer les repérages et récupérer des recherches graphiques pour les SFX.
Nous avons eu une réunion avec la production, l’équipe des SFX, le chef opérateur et le superviseur des effets numériques le jour de l’ascension. Oui un jour férié ! Mais c’est le seul jour où nous étions tous libres pour nous voir ! En juin nous avions la réponse positive du CRRAV, casting fin août début septembre, moulage des comédiens au studio d’effets spéciaux dans la foulée, tout cela pour être prêt à tourner en octobre. 2009 a été une vraie course contre la montre.

As-tu fait un story board ?
Oui. Dans un premier temps, je voulais faire faire un story board afin de pouvoir plus facilement convaincre des producteurs potentiels de financer mon projet. Et surtout, comme nous avions pas mal d’effets spéciaux, numériques et SFX, nous étions obligé de le faire afin de préparer au mieux le travail lors du tournage. Au départ, j’avais contacté un storyboarder de ma région qui ne m’a jamais répondu.

Et puis j’ai découvert le travail de Grégory Lê sur son site internet et le storyboard qu’il avait fait pour Absence produit par Anaïs. Je lui ai donc envoyé le scénario. Il devait me répondre dès le lendemain à la première heure, me disant qu’il voulait absolument le faire. Comme il habite dans l’Est de la France, nous avons communiqué par mail et par téléphone. Nous n'avons d'ailleurs toujours pas eu l'occasion de nous rencontrer. Je lui ai dessiné un storyboard simplifié accompagné du découpage du film et régulièrement, il m’envoyait des cases pour validation ou éventuelles corrections. Même si son travail ne se voit pas «au sens propre» à l’écran, sa contribution a été primordiale pour le film. C’est son story board qui a décidé certains techniciens à venir travailler sur le film.

Comment as-tu trouvé ton casting ? As-tu rencontré des difficultés quant à la nudité masculine ?
L’un de mes bons amis, Michaël Fagnot, est assistant casting. Au début je lui avais propose d’être mon premier assistant réalisateur, poste qu’il continue encore d’occuper sur des courts métrages pour des amis. Au dernier moment, il a dû déclarer forfait, venant d’être engagé pour un téléfilm, mais il a quand même insisté pour s’occuper de mon casting. Comme il connait tous les comédiens de la région, il a fait une sélection de tous les candidats potentiels qui collaient parfaitement au rôle et qui seraient susceptibles d’être intéressés.
J'étais en effet un peu anxieux quand aux difficultés demandées par le rôle, la nudité en tête, mais il m’a rapidement rassuré sur ce point, ayant sélectionné par avance des gens à qui ça ne poserait aucun problème. A partir de là Michaël s’est occupé de tout : il a envoyé le scénario à tous les comédiens et a organisé un casting sur deux sessions, dans les locaux de l’ANPE des spectacles de Lille, là où il faisait le casting de son téléfilm. Il en fit de même pour les seconds rôles et la figuration.

Comment as-tu trouvé le lieu ?
Par chance, il y avait eu pas mal de tournages en forêt plus tôt dans l’année et tout le monde dans l’équipe avait au moins participé à l’un d’entre eux. Nous avons commencé donc à voir les lieux qui leur semblait convenir. Le problème c’est que tous les bois ou les forêts que nous avons repéré étaient plutôt sur des terrains plats, alors que le scénario comportait des bosses et des dénivelés.
Finalement, nous avons choisi la forêt domaniale de Vimy grâce à mon ami Marc, qui était dans l’équipe image. Il est natif de cette commune et a passé son enfance à jouer dans cette forêt. Il savait donc qu’elle pouvait parfaitement convenir. C’est un ancien terrain de bombardements de la seconde guerre mondiale et le terrain, particulièrement accidenté, remplissait parfaitement les conditions.

Comment s'est déroulé le tournage, à la fois d'un point de vue technique et artistique ?
Le tournage a été assez éprouvant, dû justement au terrain accidenté. Il fallait constamment transporter le matériel à dos d’hommes pour changer de lieu et parfois faire juste quelques mètres pouvait être assez fatiguant. La pluie s’en est mêlé aussi le troisième jour, rendant le terrain particulièrement boueux et difficile pour les comédiens et les techniciens; le nettoyage du matériel a d’ailleurs été assez folklorique le dernier jour, avec toute cette boue. Je passe les détails sur les véhicules embourbés et l‘invasion de coccinelles dû à un épandage bio dans la clairière où nous tournions le dernier jour.
Sinon, en dehors de cela, ce tournage restera un bon souvenir où l’ambiance était plutôt à la déconne. Nous sommes sortis de ces quatre jours épuisés mais heureux.




D’un point de vue artistique, j’ai plutôt tendance à savoir exactement ce que je veux et nous avions tellement préparer ce film que chacun savait parfaitement ce qu’il avait à faire. Tout le monde s’est donné au maximum, chaque nouveau plan tourné confortant un peu plus chaque fois l’équipe, sur la qualité du film que nous faisions. Et voir jouer Gwen restera un grand moment pour tous.









Vous avez tourné en octobre et la chasse est ouverte à cette époque, cela vous a-t-il posé problème ?
Quelques jours avant le tournage nous avions déjà dû changer un décor, car nous savions, par le biais de l’Office National des Forêts, que les chasseurs du coin y seraient le premier jour des prises de vues. Malgré cela, et ce une heure après le début du tournage, nous devions tomber sur eux, pas franchement ravis de nous trouver là. Afin de calmer le jeu, nous avons donc été tourné un peu plus loin, dans un endroit que nous avons repéré en catastrophe. Le tournage pouvait continuer.
Mais dans l’après midi, ils revinrent, un peu plus énervés et menaçants : le matin ils nous avait prévenu que tourner sur le site pouvait être dangereux, qu’ils pouvaient nous tirer dessus par inadvertance, ce qu’ils firent dans l’après midi, à bonne distance, afin de nous faire suffisamment peur sans prendre le risque de blesser quelqu’un. Je crus à ce moment là que le tournage était terminé. Finalement les choses se sont réglés à l’amiable, le soir, en leur payant une bouteille de whisky sur le budget régie du film. On ne les revit pas des quatre jours.

Qui a travaillé sur les maquillages spéciaux ?
Les maquillages ont été réalisés par l'équipe du studio Double FX, basée en région parisienne. Comme je disais, Jérémy B. Caravita est arrivé très tôt sur le projet et a eu la gentillesse de patienter pendant la longue gestation du film. Tous les hommes s'appellent Robert c’est un peu son bébé. Entre le moment de notre rencontre et le travail de prépa à proprement parlé, il s’est associé à Stéphane Chauvet, un autre maquilleur de renom, pour monter Double FX. A eux deux ils ont un cv phénoménal (Vidocq, Deux frères, Sa majesté Minor, Asterix aux jeux olympiques…). Ils se sont occupé du design des personnages, des accessoires spéciaux et des faux pieds qui permettait à Gwen de courir pieds nus en forêt sans se blesser.
Ils ont travaillé comme des fous pour que tout soit prêt ; nous avons décalé le tournage d’une semaine pour leur permettre de terminer dans les temps, même si pour eux, ce temps a surtout été synonyme de nuits blanches et repas pris à la va vite, travaillant en parallèle sur d’autres projets. Deux jours avant le début du tournage, nous sommes allé les voir avec les comédiens, pour des essais préliminaires; les maquillages étaient très avancés mais encore inachevés. Mais j’étais confiant. Ils sont arrivés le matin du troisième jour, le travail fini et on peut dire que le résultat a dépassé de loin toutes mes espérances.
Ton film est muet, la bande son est cruciale : peux-tu nous parler de la bande son ainsi que du mixage ?
Je savais dès le départ que beaucoup de choses seraient à recréer en bruitages, en partie à cause des difficultés inhérentes au tournage en forêt; en fait je voulais au début tourner sans ingénieur du son, et retravailler la bande son en studio, à la manière d’un film d’animation par exemple. Finalement nous avons quand même pris un ingé son plateau, au moins dans le but d’avoir un son témoin de référence (d’ailleurs une grande partie de son travail est présente dans le film).
Bien avant le tournage du film, j’avais également commencé à travailler sur le musique avec Jérôme gaillard qui est un ami de longue date et mon compositeur depuis Fais moi mal…
Assez rapidement nous étions d’accord sur le fait de ne pas utiliser de musique symphonique; de plus, Anaïs voulait une musique qui n’en soit pas une, qu’on entende pas. Facile à dire comme ça, mais Jérôme a réussi à créer une bande musicale qui se méle à la bande son de manière assez subtile, en renforçant le poids des images sans pour autant les souligner dix fois. C’est également lui qui s’est occupé du design sonore de la voix de la jeune femme.
Pour le mixage, la surprise allait être de taille. Lors d’un précédent tournage, Anaïs a travaillé avec Vincent Tulli, alors que nous étions en pleine prépa et lui a demandé de mixer le film. Pour ça elle est assez incroyable. Avec Jérôme, nous étions un peu dans nos petits souliers lorsque nous avons pris contact avec lui, mais il a été très ouvert, et surtout disponible. C’est d’ailleurs ce qui m’a le plus frappé : Vincent a travaillé sur des films énormes comme La haine et Les Rivières pourpres de Kassovitz ou le Jeanne d’Arc de Besson, il a deux Césars à son actif et tout un tas de récompenses, mais il est d’un enthousiasme en studio qui est assez impressionnant. Il a vraiment mixé le film comme s’il s’agissait d’un long métrage. J’étais déjà très content du travail de l’image mais avec le son, le film a vraiment pris une autre dimension.

L'univers âpre de ton film renvoi à ceux des films des années 70. Est-ce un choix conscient ?
Complètement. J’ai toujours été fasciné par les possibilités du fantastique au cinema qui, comme la comédie d’ailleurs, permet de traiter de sujets de société par le biais de la métaphore, tout en proposant au public, un pur divertissement. C’est aussi pour cela je pense que j’ai toujours adoré les blockbusters américains, qui peuvent être très bas du front comme de petites merveilles d’intelligence, c’est encore plus vrai pour le cinema fantastique ou d’horreur des années 70.




On connait tous la charge sociale des films de George Romero, mais il ne faut pas oublier que des films comme la première version de La planète des singes, Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper ou les premiers films de Wes Craven étaient des films engagés.










Le cinema d’horreur était alors pour ces réalisateurs une moyen direct et rapide de pouvoir toucher un public large et une forme d’expression plus commercialement viable que s’ils avaient essayé de monter un film ouvertement politique. Tous ces films ont été une source d’inspiration et j’espère au moins en avoir retrouvé une partie de l’esprit en réalisant Tous les hommes s'appellent Robert.

Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
Anaïs ma productrice m’a “remis à l’écriture”, j’ai donc bouclé un autre scénario de court, même si je dois encore faire quelques corrections avant de pouvoir lui soumettre. C’est un projet assez différent de Tous les hommes s'appellent Robert même s’il y a tout de même quelques similitudes, toujours dans le genre fantastique. J’ai également commencé à travailler sur un projet plus long, mais là il est encore trop tôt pour en parler.

Vas-tu continuer de travailler dans le "genre" ? Si oui, pourquoi ?
J’aimerai pouvoir dans un premier temps en effet me consacrer uniquement au genre. Pour la suite, nous verrons en temps et en heure. Personnellement, je ne suis pas spécialement un grand fan du gore et de l'horreur pur, je préfère le fantastique comme distorsion de la réalité. Comme je disais, j’aime ce pouvoir métaphorique du fantastique, je n’aime pas les films qui traite leur sujet trop frontalement. J’aime qu’un film me pousse à m’interroger, pas spécialement qu’on me fasse la morale.
Prenons par exemple un film comme District 9 : sous couvert de réaliser un film de SF, le réalisateur nous parle de la situation politique de son pays et des conditions de vie dans les ghettos. Le film n’est pas exempt de défauts mais je trouve que la démarche est intéressante.

Que penses-tu de la situation du court métrage actuellement (technique, moyen de diffusion etc...) ?
Depuis quelques années, les choses ont changé au niveau du CNC et des régions, le mot d’ordre étant “produire moins mais mieux”. Paradoxalement on a l’impression qu’il en s’est jamais autant tourné de courts métrages dans ce pays. Avec l’arrivée du numérique, aujourd’hui, n’importe qui peut faire un film, et bricoler des effets spéciaux sur son ordinateur..
D’un autre côté, les festivals, même s’ils sont de plus en plus nombreux de par le monde, disposent de moins en moins de moyens pour exister. D’autres formes de diffusions se développent, à la télévision comme sur internet. Tout le monde donc peut montrer son travail, mais s’il est difficile d’émerger parfois dans ce gloubiboulga d’images. Ceci dit les moyens ou un produit léché même tourné sans argent ne remplaceront jamais une bonne idée; et sans cela, difficile pour un film d’exister.

La page facebook du court : http://www.facebook.com/pages/Tous-les-hommes-sappellent-Robert/105340818616
Blog vidéo de Fais moi mal : http://faismoimalserie.canalblog.com/
Le site d'Insolence production : http://www.insolence-prod.com/Tous-les-hommes---.html

2 commentaires:

Gilles Guerraz a dit…

Super intéressant comme d'hab' !

Anonyme a dit…

Merci bien !

J'espère pouvoir mettre de nouvelles interviews bientôt.

Michael